Quel est donc ce roman, à la couverture d'un rose que Barbie ne renierait pas et ornée de la lettre “S”, que vous avez vu chez votre libraire (daltonien peut-être) : La Séduction, de Knut Faldbakken, commis par les éditions Cambourakis ?
Le nom de l'auteur ne vous dira peut-être rien, au premier abord. Cet écrivain norvégien est pourtant un prolifique auteur de romans et de pièces de théâtre, se consacrant à l'écriture depuis 1967. Qu'avez-vous donc à faire d'un presque obscur auteur scandinave, me direz-vous ? C'est que l'éditeur, plein d'optimisme et de croyance en l'humanité, table sur le lecteur curieux, celui qui ne se satisfait pas de la seule nouveauté, mais s'enthousiasme aussi pour les livres oubliés, méconnus, épuisés, car la valeur ne s'altère pas avec les années.
La Séduction pourrait commencer comme une belle histoire, un peu mièvre, comme aiment à en rêver certaines petites filles :
« Le lieutenant de réserve Thomas Glahn rencontra un jour une jeune fille dans une rue d'Oslo. Elle s'appelait Edvarda, et il tomba si éperdument amoureux d'elle qu'il en oublia son passé et en perdit tout intérêt pour l'avenir (…) ». Mais le livre qui nous occupe est bien plus troublant et empreint de noirceur. Adoptant un point de vue narratif restrospectif, Knut Faldbakken fait commencer son récit alors que Thomas Glahn est interné et qu'il doit s'ouvrir à son psychiatre des évènements qui l'ont conduit en ces lieux et dispositions (c'est bien moins romantique, n'est-il pas ?). Dès lors, Glahn, tentant de retranscrire l'expérience, adopte un langage peu à peu mimétique de son état, tout d'abord clair, puis poétique et fou.
Dans une rue d'Oslo, Thomas Glahn rencontre un ancien camarade de l'armée, accompagné de sa fille adolescente, Edvarda. Alors que le père fait preuve d'un enthousiasme et d'une générosité démesurés à l'égard de Glahn, lui offrant un toit et des ressources, une relation ambigüe s'instaure entre l'homme à la dérive, le chasseur dans la forêt comme il se plaît à se désigner lui-même, et chacun des membres de la famille. Tout comme l'hôte de Théorème, cet homme, l'étrange Glahn, qui évoque tant la lumière que la destruction, entrainera tout le monde dans son inexorable chute.
Un jeu de manipulations plein de subtilité, un récit qui, tout comme son personnage principal, exerce un charme puissant, où la tentative de rationalisation médicale est mise en échec par le désir de rêve et de fiction.
Le nom de l'auteur ne vous dira peut-être rien, au premier abord. Cet écrivain norvégien est pourtant un prolifique auteur de romans et de pièces de théâtre, se consacrant à l'écriture depuis 1967. Qu'avez-vous donc à faire d'un presque obscur auteur scandinave, me direz-vous ? C'est que l'éditeur, plein d'optimisme et de croyance en l'humanité, table sur le lecteur curieux, celui qui ne se satisfait pas de la seule nouveauté, mais s'enthousiasme aussi pour les livres oubliés, méconnus, épuisés, car la valeur ne s'altère pas avec les années.
La Séduction pourrait commencer comme une belle histoire, un peu mièvre, comme aiment à en rêver certaines petites filles :
« Le lieutenant de réserve Thomas Glahn rencontra un jour une jeune fille dans une rue d'Oslo. Elle s'appelait Edvarda, et il tomba si éperdument amoureux d'elle qu'il en oublia son passé et en perdit tout intérêt pour l'avenir (…) ». Mais le livre qui nous occupe est bien plus troublant et empreint de noirceur. Adoptant un point de vue narratif restrospectif, Knut Faldbakken fait commencer son récit alors que Thomas Glahn est interné et qu'il doit s'ouvrir à son psychiatre des évènements qui l'ont conduit en ces lieux et dispositions (c'est bien moins romantique, n'est-il pas ?). Dès lors, Glahn, tentant de retranscrire l'expérience, adopte un langage peu à peu mimétique de son état, tout d'abord clair, puis poétique et fou.
Dans une rue d'Oslo, Thomas Glahn rencontre un ancien camarade de l'armée, accompagné de sa fille adolescente, Edvarda. Alors que le père fait preuve d'un enthousiasme et d'une générosité démesurés à l'égard de Glahn, lui offrant un toit et des ressources, une relation ambigüe s'instaure entre l'homme à la dérive, le chasseur dans la forêt comme il se plaît à se désigner lui-même, et chacun des membres de la famille. Tout comme l'hôte de Théorème, cet homme, l'étrange Glahn, qui évoque tant la lumière que la destruction, entrainera tout le monde dans son inexorable chute.
Un jeu de manipulations plein de subtilité, un récit qui, tout comme son personnage principal, exerce un charme puissant, où la tentative de rationalisation médicale est mise en échec par le désir de rêve et de fiction.
1 commentaire:
Ah ! Fabuleux ! Et tant que vous y êtes, ô admirable Cambourakis, ne pouvez-vous rééditer aussi la Scène de chasse en blanc de Mats Wäggeus (zut, je ne suis plus si certaine de l'orthographe...).
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